« Hawaiian Music in France », Tel est le titre de l’étude dont Cyril LeFebvre nous fait don.
Collectionneur, écrivain, musicien, Cyril était aussi un historien autodidacte. Accumulant les articles de presse, les photos, les enregistrements, il a constitué au fil des ans une chronologie thématique des évènements constitutifs de la musique hawaïenne en France. Pas un livre sur l’Océanie, pas une coupure de presse sur le monde du spectacle qui ne passe au tamis de son sujet de prédilection. Doué d’une excellente mémoire il pouvait en parler autour d’une table comme d’autres parlent de la pluie et du beau temps. Néanmoins il classait et annotait toutes ces trouvailles.
C’est le résultat de ces nombreuses années de recherches, d’analyse et de synthèse qu’il nous livre avec cet article paru dans la formidable « Hawaiian music & musicians, an Encyclopedic History ». C’est d’une plume alerte et sûre que, des récits de voyage exaltés de L. A. de Bougainville, de l’évocation de Aotourou par Diderot, à la belle et jeune vahiné de Pierre Loti, C. LeFebvre évoque la découverte, l’invention du paradis océanien. Théâtre, opéra, opérette, revues, cabaret, littérature, exposition universelle et coloniale, films, journaux, toutes les sources sont mises à contribution pour décrire le contexte romantique à souhait dans lequel l’engouement des mers du Sud est ancré.
C’est après la première guerre mondiale, la venue des troupes américaines et l’apparition des premiers pressages de disques hawaïens que la guitare hawaiienne fera école. Cyril dresse les portraits des musiciens, compositeurs, professeurs, souvent oubliés aujourd’hui, qui firent les heures de gloire de ce genre musical. Il évoque Harry Hougassian, Arménien d’origine, qui influencera les guitaristes malgaches et tous ceux qui après la deuxième guerre mondiale prirent la relève.
Cyril aimait Tahiti, sa musique, ses musiciens et l’esprit des chansons de là-bas. Il consacre plusieurs paragraphes aux compositeurs, musiciens, premiers enregistrements et maisons de disques.
Hugo Zemp soulignait déjà en 1981 l’importance des échanges entre les différentes régions du Pacifique et les influence réciproques de celles-ci dans le domaine musicale. Concernant la Polynésie, Cyril LeFebvre disait que tout restait à faire et malgré les travaux aussi conséquents réalisés avec le Vol. 9 de « The Garland Encyclopedia of World Music.Australia and the Pacific Islands », il nous ouvre une voie pavée de belles surprises.
Mahalo Cyril. Tu nous manques.
Merci Philippe pour ce superbe article qui tombe (malheureusement) le jour de son décès.
Tout pareil, Merci Philippe.
J’ai hate de lire ces textes, apprendre d’une si belle prose les secrets du Paris hawaiien, le tour du monde de cette musique incroyable ! Merci d’avance Cyril! déja un an….
Grands mercis Philippe !
Merci à Tous ceux qui poursuive cette quête qui était une des raisons de vivre de Cyril.
Sa soeur Françoise
Merci pour ce beau texte. On sent bien tout l’amour que vous devez avoir vous-même pour cette musique et ces contrées lointaines. Et vous nous donnez envie de plonger dans les lagons bleus que l’on devine dans l’oeuvre de Cyril Lefèvre.