Comme je parcourais méthodiquement l’improbable site de Oddmusic, rempli de choses qu’on peut légitimement qualifier d’horribles ou cauchemardesques, quelle ne fut pas ma joie d’avoir quelques instants de soulagement en contemplant le petit harp ukulele de Chris Knutsen (instrument qu’un article du dernier Ukulele Occasional couvre exhaustivement), joie qui fut ranimée et décuplée par la vision du Stroviols Ukulele, que j’avais déjà entraperçu mais que j’avais depuis oublié. Plus d’images du Stroviols ukulele sur le site Frets.com de Franck Ford.
On notera au passage que Frets.com a une section vachement très intéressante de sa galerie dédiée au ukulélé (voir notamment le modèle automatique de l’Islander).
photo (c) frets.com
Toujours avec du Stroviols : des photos reprises de frets.com sur cette page mais avec d’autres choses tout à fait passionantes.
Les système des Stroviols a été créé par August Stroh(1828-1914). Il a été d’abord appliqué au violon. August Stroh a inventé une étrange technique d’amplification avec un résonnateur et un cornet, technique qui a été appliquée au ukulélé dans les années 20. Apparement le brevet aurait été décliné aux Etats-Unis de 1904 à 1944 par George Evans and Co. L’idée de ce système a été inspirée à August Stroh par la technique d’enregistrement sur cylindre de phonographe de l’époque : l’interprète devait, pour fixer sa performance, jouer dans la sortie du cornet d’un phonographe – cornet possédant à cet endroit une membrane – pendant que le cylindre tournait, le son propagé vers l’aiguille la faisait vibrer, ses mouvements laissant une gravure dans le cylindre ; en fait le processus inverse de l’écoute d’un cylindre ou d’un disque microsillon. Il n’était pas possible de reproduire un cylindre avec une qualité correcte, chaque cylindre portait donc la trace d’une interprétation unique – à moins que l’enregistrement n’ait été effectué sur plusieurs rouleaux simultanément.