Voici quelques éléments biographiques que j’avais réunis à propos d’Édouard Jacovacci. Il a dû décéder dans la première moitié des années 1930, mais je n’ai pas encore trouvé confirmation d’une date précise.
Édouard Jacovacci (1875 – ?)
Né Eduardo Jacovacci à Rome le 9 mars 1875, ce compositeur et multi-instrumentiste publie à Paris dès le tournant du siècle, lui-même ou chez d’autres éditeurs, des recueils pour mandoline et des dizaines de mazurkas, valses, polka et gavottes. Il compose des valses espagnoles, Margarita, ou tziganes, Délire, Fleur de ma vie, des tangos argentins, La perle des tangos , Le tango des fleurs, des fox-trot, Oh Yes I am glad , des cake-walk The Pink Negro Song , une Gavotte Régence sur une poésie de Léon Lanbry, la musique de chansonnettes, comme Elle est Parisienne ou Elle s’est fait repousser les cheveux, sur des paroles de Réné Sarvil, qu’interprètent Novil, Nelson, Elvell, Coignac & Darmand, Merly, etc.
Surtout, Jacovacci enseigne et rédige des méthodes. On lui doit une Méthode pour les accordéons chromatiques Hohner avec touches piano (Éd. Henry Lemoine), suivie d’une Nouvelle méthode permettant d’apprendre rapidement l’accordéon chromatique (Editions Marcel Labbé) ; une Méthode de Banjo-Alto ou Ténor (Ed. Marcel Labbé) ; une Méthode de balalaïka chromatique (S.D.M.) ; une Méthode de ukulélé en 1926 et la même année chez le même éditeur (Lemoine,) une Méthode de guitare hawaïenne suivie d’un Recueil de ses compositions arrangées pour l’instrument.
Sur tous ces ouvrages, Jacovacci pose avec l’instrument, accordéon, ukulélé, balalaïka, banjo ou guitare hawaiienne, et l’on suppose qu’il maîtrisait l’usage de chacun d’entre eux. Cependant, on ne lui connaît que des enregistrements à la guitare hawaiienne. Il en est un des précurseurs, gravant à Paris dès mars 1927 quatre titres pour Gramophone : Farewell, Dear Hawaï, Come My Dear, Hawaien Smile, Give Me Your Heart. avec guitare hawaiienne, piano et flûte traversière. Des faces publiées chez Perfectaphone sont peut-être même antérieures à cette date.
En tout, ce seront une cinquantaine de titres pour Perfectaphone, Gramophone, La Voix de son Maître-Victor et Idéal entre 1927 et 1932, dont cinq faces Gramophone pressées au Japon.
Ce sont des pièces instrumentales à l’exception de quelques chansons interprétées par Cécilia Navarre (DG K 6919), et même si l’on entend de la flûte sur les premiers enregistrements, et parfois du violon, il s’agit essentiellement de duos guitare hawaiienne et piano. Sa fille Louise, créditée sur de nombreuses étiquettes, semble avoir tenu le piano à toutes les séances. Elle co-signe également beaucoup de mélodies et les textes de certaines chansons, comme Le tango des fleurs.
Édouard Jacovacci interprète à la guitare hawaiienne ses propres compositions baptisées de titres évocateurs : Breeze Of Hawaï, Hawaïen Moonlight, Hawaien Smile, La plus belle fleur d’Hawaï, Les jolies filles d’Hawaï, Honolulu, pays du rêve, Hawaï, île d’ivresse … et reprend tout de même quelques succès du jour, dont Ciribiribin (Perfectaphone 3493).
Les radios diffusent ces disques, et, accompagné de sa fille, le maître lui-même vient jouer en direct sur sa guitare hawaiienne double-table que le luthier Gélas a, à son intention outrageusement ornée d’une profusion de nacres et d’écailles (l’instrument appartient actuellement à Les Cook, de Grass Skirt Records [http://www.grassskirt.co.uk/]). Un programme annonce ainsi sur TSF : l’Orchestre Hawaïen Jacovacci interprétant : Dans un doux baiser , La valse d’amour, Ravissante fleur.
On peut entendre Just To Please You sur le CD Paris, Plages d’Hawaii (PJC – Universal).
Eduardo était devenu officiellement Édouard Jacovacci depuis sa naturalisation française en janvier 1926, au même temps que celle de ses deux filles, Louise et Mireille, et de son épouse, née en 1878 sur l’Île Maurice.
Il dispensait les cours à son domicile à Paris, d’abord au 30, rue d’Auteuil, puis à partir de 1926, au 3, rue Isabey dans le 16e arrondissement.
C.L.
Problème avec la méthode d’Edouard Jacovacci : il accorde sur La-Ré-Fa-Si alors que sur Internet, on ne parle que de La-Mi-Do-Sol. Comment cela se fait-il. Etant néophyte, ce fait me rend la méthode Jacovacci difficilement utilisable dès le départ.
En même temps l’accord la ré fa# si n’est qu’un ton au dessus et la méthode Jacovacci n’est pas la plus récente… Comment cela se fait-il ? Tout simplement parce que l’accord en ré a été un peu utilisé aux État-Unis vers le milieu du vingtième siècle, Roy Smeck l’a un peu employé si ma mémoire défaillante ne me fait pas défaut, j’avais même écrit un texte sur cet accordage… Bref prenez une autre méthode et revenez-y dans quelques temps si le coeur vous en dit !