TOUSSAINT

Autrefois traditions populaires distinctes, la Toussaint, Halloween, le shopping de chrysanthèmes jaunâtres, Dia de los Muertos et l’hécatombe sur les routes se trouvent aujourd’hui réunis en un seul et même sinistre week-end. Celui-ci. La Toussaint, fête de tous les saints. Et parmi les nouveaux venus au calendrier, saint Damien de Molokai dont la récente canonisation fut évoquée sur le forum . Décédé en 1889 sur l’ile de Molokai, ses restes apparents avaient été rapatriés dans sa Belgique natale sur le Mercator en 1936, et inhumés dans la crypte de l’église Saint-Antoine à Louvain. Mais les rites catholiques et païens se rejoignent dans un même culte quand il s’agit des ossements, iwi. Hawaii a donc obtenu de rapporter ce mois-ci de Belgique un os du talon de saint Damien. Voyage retour en avion cette fois, dans un petit reliquaire portatif de type monstration, étape à San Francisco, arrivée à Honolulu où la maison Kamaka avait fabriqué un somptueux reliquaire en koa, qui dorénavant accueillira le iwi sacré, exposé à la ferveur des fidèles en visite à Kalaupapa. Halloween ? La fête a cette année déserté jusqu’aux vitrines des confiseurs et marchands de lingerie fine. Mais la Fête des morts, sous sa forme mexicaine Dia de los Muertos est en passe de la remplacer joyeusement. Le musée du quai Branly invite depuis deux ans l’artiste Cristiná Rubalcava à installer un autel des morts à l’accueil, au pied de la rampe. Cette année, des ateliers apprennent aussi à fabriquer offrendas, portraits, crânes en sucre et autres indispensables squelettes de papier mâché. Ce dimanche, il y aura même bal des morts avec un orchestre mariachi (Cristiná Rubalcava a écrit des chansons pour Los Tigres del Norte, le formidable orchestre de norteña et de corrido que l’on verra peut-être un jour en France).
Chris Kamaka et le reliquaire (PHOTO : CRAIG T. KOJIMA / CKOJIMA@STARBULLETIN.COM)
Day of the Dead Ukulele by David Lozeau