Honorons aujourd’hui une icône : Marilyn Monroe, née Norma Jeane Mortenson le 1er juin 1926 à Los Angeles, et plus spécialement son avatar Sugar Kane Kowalczyk, telle qu’elle apparut s’accompagnant d’un ukulélé blanc le 9 septembre 1959 sur les écrans français, dans Certains l’aiment chaud, traduction due au T. S. Raymond Queneau (ainsi que les dialogues) de Some Like It Hot, un film de Billy Wilder.
Bon prétexte pour se remettre un coup de Runnin’ Wild, puis dans la foulée revoir en son entier ce chef-d’œuvre qui n’a pris aucune ride.
L’intemporalité de Some Like It Hot tient en partie au choix historiciste de situer la comédie pendant la prohibition américaine des Roaring Twenties. Pour plus d’authenticité, Billy Wilder avait réussi à imposer de filmer en noir et blanc au moment où le Technicolor régnait à Hollywood ; il s’était inspiré des orchestres féminins, all-female bands, si populaires à l’époque – des craquantes Ingenues aux Melodears de l’admirable Ina Ray Hutton – et avait demandé à Marilyn de jouer l’ukulélé, instrument indissociable des flappers danseuses de charleston qui personnifiient les années 1920.
Du rétro de 1959, aujourd’hui doublement, presque triplement savoureux.
Les photos « stills » en couleurs prises sur le tournage montrent que l’ukulélé de Marilyn était un Martin 3M des années 1950. Pas vraiment un anachronisme : le modèle différait très peu de ceux que fabriquait la firme de Nazareth vingt ans auparavant, comme le confirmera n’importe lequel des 3 648 598 nouveaux experts Martin vintage que compte internet.
Toutefois, le cinéaste, ou son décorateur, avait choisi de barbouiller l’instrument en blanc, lui donnant une vraie modernité puisqu’il le faisait ainsi ressembler aux Islander en plastique que Maccaferri vendait en 1959 par millions !
La presse de 1959 voyait un ukulélé dans les bras de Sugar même quand elle avait oublié son Martin blanc !
Magique !
Marilyn fêterait aujourd’hui son 85e anniversaire (sur ce cliché, elle soufflait dans la limo la bougie de son 30e)
Rien de plus chic que de repeindre ses Martins pour les faire ressembler à des Islanders. Moi j’ai repeint mon Velasquez en bleu pour le faire passer pour un Yves Klein.